La photo n’a certes aucune qualité mais c’est la seule qui me permet de vous raconter une histoire.
Pour une fois ce sera beaucoup de textes et peu de photos.
Comme d’habitude après notre longue promenade du matin, nous atteignons les hauteurs du Mont Moré afin de mettre en station mon reflex et son 400mm sur trépied pour saisir tout ce qui vole. Je prépare mes réglages afin de saisir l’instant du Mirage 2000 qui me survolera sans me prêter attention. Je limite donc la mise au point de l’objectif de 3,5m à ∞, ça me permet de gagner du temps sur la netteté du bolide. Mes réglages étant terminés, je m’allonge sur l’herbe coupé en attendant le moment fatidique. J’avais attaché la longe de Kuri sur deux pieux pas bien solides car quand je fais des photos il reste d’habitude calme. L’attente et le bon air ensoleillé du Morvan aidant je m’assoupis. Assoupissement de courte durée car je suis réveillé pas le départ de Kuri à la vitesse éclair. Je me lève, un chevreuil pris de panique à moins de 10m de nous. Kuri atteint le bout de la longe mais les pieux résistent. Je me précipite donc vers le trépied pour immortaliser l’instant du chevreuil. Kuri et ce dernier décrivaient des cercles concentriques mais de rayons différents (sacré longe). Ayant le bestiau dans mon viseur j’appuie sur le déclencheur pour la mise au point … et bien tout flou… le chevreuil étant à moins de 3,5m la mise au point ne voulait pas se faire. Maudits réglages. Je poursuis avec le téléobjectif le chevreuil qui me présentait maintenant son beau postérieur mais les clichés à contre-jour n’ont rien donné de bon. Pensant Kuri encore attaché, là fut ma surprise de le voir dans le viseur en train de courser de plus belle les fesses du mammifère. J’abandonnais alors tout mon matériel afin de me lancer, moi aussi, à la poursuite de Kuri. Après quelques rappels et quelques centaine de mètres parcourus Kuri est revenu vers moi, pas peu fier d’avoir effectuer sa première course poursuite après un chevreuil.